L’interaction entre le Pérou et la Bolivie a été marquée par des événements historiques significatifs, en particulier la guerre du Pacifique qui, à la fin du XIXe siècle, a conduit à des changements majeurs dans la cartographie de ces nations. L’un des épisodes les plus intrigants de cette histoire est la cession de la franja costera connue comme Bolivia Mar, qui a été concédée à la Bolivie par le gouvernement péruvien en 1992. Malgré les attentes élevées et le potentiel commercial qu’offrait ce territoire, la réalité s’est révélée tout autre au fil des ans, laissant place à des questionnements sur l’avenir de cet espace.
Historique de la cession de Bolivia Mar
La cession de la costa, qui s’étend sur cinq kilomètres, a été formalisée par un accord signé par le président péruvien Alberto Fujimori et le président bolivien Jaime Paz Zamora. Cet accord a été signé dans l’espoir de donner à la Bolivie un accès symbolique à la mer, même si cela ne leur conférait pas la souveraineté sur cette plage. Selon les détails de ce traité, la Bolivie avait la permission d’utiliser cette côte à des fins touristiques. Cependant, un flou subsiste autour de l’interprétation de cet espace, de nombreux habitants d’Ilo et même de Bolivie n’ayant pas été informés des véritables intentions derrière cet accord. « Tout le monde pense que Bolivia Mar était destiné à devenir un grand port. En réalité, c’était plutôt pour le tourisme », confiait David Herrada, consul de Bolivie à Ilo, reflétant ainsi la confusion régnante autour de ce projet.
Les attentes face à la réalité
A l’origine, cette cession était supposée avoir un impact majeur sur les échanges commerciaux de la Bolivie, en réduisant sa dépendance aux ports chiliens d’Iquique et d’Arica, par lesquels la majeure partie de ses importations et exportations transitent. En effet, ce projet de développement visait à créer un port stratégique pour les échanges, renforçant ainsi l’économie bolivienne et limitant les dépendances vis-à-vis de ses voisins. Mais plus de trente ans après la signature, la réalité est plutôt tragique : Bolivia Mar est devenu un désert, une région en délabrement où seul un phare, avec ses 21 mètres de hauteur, témoigne de l’ancienne grandeur de ce projet. Ce phare, conçu par le peintre bolivien Ricardo Pérez Alcal, est devenu un symbole de la perte, même s’il est miné par l’oxydation.
- Accord signé en 1992 par Alberto Fujimori et Jaime Paz Zamora.
- Utilisation touristique accordée à la Bolivie, mais pas de souveraineté.
- Début prometteur avec l’espoir de réduire la dépendance envers le Chili.
- État d’abandon actuel, avec peu d’activités ou de touristes.
Les conséquences de la cession pour la Bolivie
La cession de Bolivia Mar a eu des implications importantes pour la Bolivie, pays qui, depuis la guerre du Pacifique, n’a pas de façade maritime. En 1904, un traité a établi de nouvelles frontières, laissant la Bolivie sans accès direct à l’océan Pacifique. Comme conséquence directe de ce manque d’accès, le pays a perdu une part essentielle de son identité maritime. L’idée initiale derrière Bolivia Mar étant de fournir une porte vers l’océan, sa réalité actuelle, marquée par l’oubli et l’abandon, soulève des questionnements sur la souveraineté et le droit à la mer.
Les Boliviens continuent d’exprimer un fort désir de récupérer leur accès à la mer, et bien que Bolivia Mar ait été présenté comme un compromis, il ne répond pas aux besoins fondamentaux du pays. Les débats autour de ce sujet résonnent encore aujourd’hui, notamment grâce aux actions entreprises par d’anciens présidents comme Evo Morales, qui a porté la voix de la Bolivie devant les instances internationales, notamment la Cour internationale de justice de La Haye. En 2018, le verdict a tranché que le Chili n’était pas obligé de négocier un accès souverain, alimentant ainsi des frustrations anciennes.
Perspectives économiques et commerciales
Les possibilités initiales offertes par l’accord de 1992 étaient considérables. Le projet devait favoriser la création de zones franches industrielles. Cependant, la réalité montre que seuls quelques entrepreneurs et pêcheurs bénéficient encore de cet espace côtier. La majeure partie des Boliviens, y compris ceux vivant à Ilo, ignorent l’existence de cette plage. En fait, l’agence Catacora Tours, qui avait été mise en place pour inciter les Boliviens à visiter cet endroit, a interrompu ses visites en raison de la dégradation de l’infrastructure.
| Année | Événement clé | Conséquence |
|---|---|---|
| 1904 | Traité de Paix entre le Chili et la Bolivie | Perte de l’accès au Pacifique |
| 1992 | Accord de cession de Bolivia Mar | Accès limité à la mer avec promesses non tenues |
| 2018 | Verdict de la Cour internationale de justice | Refus de négociation pour une sortie souveraine |
Comparaison avec d’autres zones côtières en Amérique du Sud
Pour mieux comprendre l’impact de la perte territoriale sur la Bolivie, il peut être éclairant de se pencher sur les cas de pays voisins qui, bien que dans des contextes différents, profitent d’un accès direct à la mer. Des pays comme le Brésil ou même l’Équateur voient leur économie florissante largement grâce à leurs frontières maritimes, ce qui renforce leur commerce international. En revanche, la situation bolivienne soulève des interrogations sur la viabilité économique à long terme sans un accès direct aux routes maritimes.
– L’absence de façade maritime a une incidence négative sur les coûts de transport.
– Les échanges avec les ports chiliens nécessitent des frais additionnels et des contrôles douaniers qui complexifient le processus.
– Des alternatives sont envisagées, mais le développement d’infrastructures dans des zones comme Bolivia Mar est essentiel pour moderniser les relations commerciales.
Les défis à surmonter incluent :
- Investissements infrastructurels massifs.
- État des lieux de la perception locale de l’espace côtier.
- Négociations diplomatiques avec les pays voisins.
Le rôle de la mémoire historique dans le présent
Le souvenir de la guerre du Pacifique et de la perte de Bolivia Mar reste ancré dans les consciences. Des journées symboliques comme le « Día del Mar » sont célébrées chaque 23 mars, où les populations se retrouvent pour commémorer cette histoire. Les autorités péruviennes et boliviennes organisent chaque année des événements pour évoquer ces thèmes, renforçant le sentiment d’unité face à une perte collective. Ces commémorations sont particulièrement poignantes, car elles soulignent un désir partagé de réconciliation et de coopération au-delà des rivalités historiques.
Les œuvres littéraires, les documentaires et autres supports visuels abordent de plus en plus cette histoire pour éduquer les nouvelles générations sur la signification de l’accès à la mer et des conséquences de la guerre du Pacifique. L’impact de cette guerre sur des millions de vies continue d’influencer le discours politique et social actuel, invitant tant les Péruviens que les Boliviens à réfléchir sur les opportunités qui pourraient émerger d’une meilleure compréhension mutuelle.
| Date | Événement | Lien avec l’actualité |
|---|---|---|
| 23 mars | Día del Mar | Rassemblements pour commémorer la guerre et revendiquer des droits maritimes |
| 2025 | Initiatives de dialogue entre le Pérou et la Bolivie | Viabilité d’une coopération pour le développement côtier |
Questions fréquentes sur Bolivia Mar et les relations entre le Pérou et la Bolivie
1. Quel est le statut actuel de Bolivia Mar ?
Bolivia Mar est principalement en état d’abandon, malgré les intentions initiales d’aménagement touristique et commercial.
2. Pourquoi la Bolivie n’a-t-elle pas d’accès maritime ?
La Bolivie a perdu son accès à l’océan Pacifique suite à la guerre du Pacifique, conclue par un traité en 1904 qui a redéfini les frontières.
3. Comment les Boliviens perçoivent-ils cette situation aujourd’hui ?
Beaucoup de Boliviens aspirent à récupérer leur accès maritime, ce qui alimente des mouvements sociaux et politiques en faveur de négociations avec le Chili.
4. Quelles sont les implications économiques de la perte d’accès à la mer ?
La perte d’accès à la mer complique les échanges commerciaux et augmente les coûts logistiques de la Bolivie par rapport à d’autres pays avec accès maritime.
5. Quelles actions pourraient améliorer la situation de Bolivia Mar ?
Un investissement dans les infrastructures locales, une meilleure promotion touristique, et le développement d’accords internationaux peuvent revitaliser Bolivia Mar.

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