Un groupe d’environ 90 athlètes représentant l’État d’Israël est arrivé à Paris en début de semaine, au milieu de fortes tensions provoquées par la guerre dans la bande de Gaza.
C’est l’un des premiers événements sensibles de la compétition, même avant la cérémonie d’ouverture. Les footballeurs israéliens affronteront le Mali au Parc des Princes, le mercredi 24 juillet à 21h00, pour le début du tournoi olympique. Un match placé sous haute sécurité, à deux jours du début officiel des Jeux Olympiques de Paris 2024, auquel doit assister le président israélien, Isaac Herzog. Les entraînements de l’équipe israélienne, qui se déroulent dans les Yvelines, se déroulent déjà sous surveillance, selon les informations de franceinfo provenant d’une source policière.
Tandis que les tensions provoquées par la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza ont secoué la société française ces derniers mois, le débat sur la participation de l’État hébreu aux Jeux Olympiques a été ravivé par le député de La France Insoumise, Thomas Portes. « Non, la délégation israélienne n’est pas la bienvenue à Paris », a-t-il déclaré samedi lors d’une manifestation en soutien au peuple palestinien. Une attitude immédiatement qualifiée d' »irresponsable » par le président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF). « Thomas Portes met une cible dans le dos des athlètes israéliens, qui sont déjà les plus menacés des Jeux Olympiques », a dénoncé Yonathan Arfi, rappelant qu’aux Jeux de Munich en 1972, 11 membres de la délégation israélienne avaient été « assassinés par des terroristes palestiniens » lors d’une prise d’otages dans le Village Olympique.
Unités d’élite mobilisées
Une cérémonie commémorative pour le 52e anniversaire de la tragédie se tiendra à l’ambassade d’Israël à Paris le 6 août, selon franceinfo, citant une source diplomatique israélienne. Si le spectre de cet attentat a été présent dans la sécurité des sportifs israéliens lors des Jeux Olympiques, le contexte sécuritaire est particulièrement délicat pour la délégation composée d’environ 90 athlètes. Depuis l’attentat terroriste perpétré par le Hamas en Israël le 7 octobre, suivi de la violente répression de l’État hébreu contre le mouvement islamiste dans la bande de Gaza, les actes antisémites ont augmenté de 300 % en France au premier trimestre de l’année.
Dénonçant « des traces d’antisémitisme » dans les déclarations du député Thomas Portes, Gérald Darmanin a annoncé dimanche qu’il avait été décidé il y a quinze jours que « toute l’équipe » israélienne – athlètes, personnel et arbitres – serait protégée « 24 heures sur 24 » par les forces de l’ordre durant la compétition. Le ministre de l’Intérieur a précisé lundi que cette protection serait assurée par le GIGN, une unité d’élite de la gendarmerie nationale. Selon nos informations, le Raid, la force d’intervention spécialisée de la police, ainsi que des effectifs de la préfecture de police de Paris, seront également mobilisés pour cette mission.
Les forces de sécurité françaises se partageront la protection des équipes israéliennes selon les disciplines, selon franceinfo. Plusieurs athlètes de la délégation, certains partis de Tel Aviv lundi en direction de Paris, ont des chances de remporter des médailles, comme la taekwondoïste Avishag Semberg, médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, le gymnaste Artem Dolgopyat, médaillé d’or au Japon, et la judoka Inbar Lanir, championne du monde 2023 dans sa catégorie. « Ce n’est un secret pour personne, ces Jeux Olympiques sont un peu plus difficiles pour nous tous, mais nous avons une confiance totale dans l’organisation de la sécurité », a déclaré la présidente du Comité Olympique d’Israël, Yaël Arad, avant de partir de l’aéroport Ben-Gurion.
According to a source diplomatic israélien, la delegation is located in the Village Olympique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) comme la plupart des équipes. La protection des athlètes israéliens est partagée par des membres des services de sécurité de leur pays, qui se sont rendus sur place. Ces derniers seront présents (et armés) sur le bateau de leur délégation lors de la cérémonie d’ouverture, selon franceinfo d’une source policière.
Les athlètes israéliens ont été préparés à une compétition difficile, avec des insultes et des huées possibles. « Je n’entends pas ce qui se passe autour. J’écoute mes entraîneurs, ce que j’ai dans la tête. Le public peut crier contre moi, je fais de mon mieux de tout mon cœur », a confié Raz Hershko, championne de judo, à France Télévisions. Avant de décoller pour Paris, sa collègue Inbar Lanir a exprimé un sentiment similaire lors d’une conférence de presse, selon l’AFP : « Mon rôle est de communiquer avec les gens à travers le sport. Je me sens en sécurité et je suis ravie de représenter mon pays. »
« Les athlètes israéliens sont les bienvenus » et « doivent pouvoir concourir avec leurs couleurs », a déclaré le président français Emmanuel Macron, mardi, sur France 2 et franceinfo.
Source de l’article : Francetvinfo
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